En 2025, en tant que professionnels de santé vous évoluez dans un écosystème de communication de plus en plus complexe : réseaux sociaux omniprésents, accès immédiat à l’information, attentes croissantes des patients, mais aussi IA générative, plateformes d’avis, et nouveaux outils numériques.
Et pourtant, les règles qui encadrent la communication médicale, elles, restent strictes. Entre déontologie, protection des données, interdiction de publicité et devoir d’information, la marge de manœuvre peut vous sembler étroite.
Pour autant, il est tout à fait possible de communiquer de manière intéressante à condition d’en connaître les contours.
1. Pourquoi la communication médicale est très encadrée
Les professions de santé sont soumises à un ensemble de règles précises, notamment :
- Le secret professionnel, pierre angulaire de la relation de soin
- L’interdiction de toute publicité directe ou indirecte, individuelle ou comparative
- L’obligation d’une information claire, loyale et appropriée envers les patients
- La responsabilité juridique de toute prise de parole publique, même informelle
En 2025, ces principes s’appliquent aussi :
- Aux contenus numériques : sites, fiches, plateformes, messageries…
- Aux réseaux sociaux (même personnels)
- Aux contributions dans les médias, y compris podcasts ou vidéos
Ce cadre est exigeant. Mais il est aussi un repère dans un monde où l’information médicale circule vite… et parfois mal.
2. Ce que vous pouvez faire… sans vous mettre en danger
Vous avez parfaitement le droit de communiquer, à condition de rester dans un cadre neutre, informatif et collectif.
Voici quelques pratiques autorisées et utiles :
- Présenter votre structure : horaires, accès, offre de soins, prise de RDV
- Créer une fiche professionnelle sur les annuaires officiels (ex. : Ameli, Ordre, site MSP)
- Partager des contenus de prévention ou d’éducation à la santé, à condition qu’ils soient fiables, sourcés et non personnalisés
- Relayer les campagnes nationales (Octobre Rose, Mois Sans Tabac, etc.)
- Contribuer à des actions collectives ou à des outils partagés entre pairs
- Avoir un site ou une page neutre avec des infos pratiques, sans mise en avant personnelle
Dans tous les cas : ton sobre et objectif clair.
3. Ce que vous devez absolument éviter
Le risque n’est pas seulement juridique. C’est aussi celui de perdre la confiance, d’induire en erreur, ou d’être exposé inutilement.
Voici ce qu’il ne faut notamment pas faire :
- Se présenter comme “expert” ou “spécialiste” sans reconnaissance officielle
- Mettre en avant des résultats ou des témoignages de patients
- Comparer son activité à celle d’un autre professionnel
- Répondre à des cas cliniques en ligne
- Utiliser des outils d’IA générative pour produire du contenu médical sans vérification
Rappel : toute prise de parole vous engage, y compris un simple commentaire dans un groupe Facebook santé.
4. Réseaux sociaux : ce qui est possible (et ce qui ne l’est pas)
Oui, vous pouvez être présent sur LinkedIn, Instagram ou YouTube.
Mais pas dans n’importe quelles conditions.
Ce qui est permis | Ce qui ne l’est pas |
---|---|
Relayer une campagne de santé publique | Publier une photo de patient (même floutée) |
Vulgariser un sujet de santé de manière générale | Promouvoir votre cabinet ou vos résultats |
Partager un contenu fiable avec sources | Répondre à une demande de diagnostic en ligne |
Créer une chaîne YouTube pédagogique | Laisser des commentaires médicaux en votre nom |
Les réseaux sociaux sont des espaces publics, pas des extensions de cabinet.
Le même cadre déontologique s’y applique.
5. Défis émergents : IA, e-réputation, télémédecine
IA et outils automatiques
Les outils comme ChatGPT ou d’autres générateurs de contenu peuvent être utiles… mais jamais en autonomie. Vous restez responsable de tout ce que vous publiez.
Avis en ligne et e-réputation
Vous ne pouvez ni inciter à laisser un avis, ni y répondre publiquement de manière individualisée. En cas de problème, signalez ou demandez un droit de réponse neutre.
Téléconsultation
La communication autour de la téléconsultation doit rester strictement informative : cadre, conditions, créneaux, usage. Pas de promesse ou de mise en avant.
FAQ : Les questions des professionnels de santé
Peut-on avoir une page LinkedIn en tant que médecin ?
Oui, si elle reste sobre, professionnelle, et sans promotion.
Peut-on écrire un article ou faire une vidéo santé ?
Oui, à condition de ne pas y parler de vous, de vos patients ou de vos résultats.
Et si un patient laisse un avis négatif ?
Ne pas répondre directement. Vous pouvez demander un droit de réponse neutre ou un retrait s’il y a diffamation.
Puis-je relayer une campagne santé sur Instagram ou TikTok ?
Oui, si elle est institutionnelle, pédagogique, non personnalisée.
Conclusion
Communiquer quand on est professionnel de santé en 2025, ce n’est pas facultatif.
Cela peut faire partie intégrante de votre mission de professionnel de santé… à condition de le faire dans un cadre sécurisé.
Le respect de l’éthique, la sobriété du ton, la qualité des informations transmises : voilà les vrais marqueurs d’une communication professionnelle.
Rendre visible une offre de soins, contribuer à l’éducation en santé, participer à la prévention :
ce n’est pas se promouvoir. C’est être utile.
3 actions à lancer dès maintenant
- Faire le point sur vos supports
Qui vous trouve en ligne ? Que dit votre site, votre fiche pro, vos réseaux ? - Établir une charte de communication (même simple)
Pour définir ce qui est autorisé, par qui, sur quels canaux, dans quel ton. - Créer un mini-kit d’information neutre
Une fiche cabinet, une page web claire, une liste de sources fiables à relayer.