« Je soigne, je ne communique pas. » « Les réseaux, ce n’est pas mon rôle. » « Je n’ai pas le temps pour ça. »
Ces phrases sont légitimes. Mais à force de vouloir rester discrets, de nombreux professionnels passent à côté d’un levier simple qui permet de mieux communiquer pour mieux prévenir. Surtout ne pas communiquer c’est laisser la place à ceux qui disent n’importe quoi.
Et si, à petite dose, les réseaux sociaux pouvaient devenir un prolongement naturel de votre mission ?
Pourquoi communiquer sur les réseaux en tant que professionnel de santé ?
- Pour vulgariser, rendre les messages de santé accessibles
- Pour toucher un public qu’on ne voit pas en consultation
- Pour corriger les fausses croyances, avec des messages fiables
- Pour renforcer la confiance, dans un cadre clair, non commercial
Ce qu’on peut faire (et ce qu’il faut éviter)
À FAIRE
- Vulgariser un thème de santé publique
- Relayer une campagne nationale (vaccination, dépistage…)
- Répondre à une question fréquente (format Q/R)
- Donner un cadre : « voici ce qu’on fait / comment on fonctionne »
À ÉVITER
- Promettre des résultats ou des bénéfices
- Publier des avis de patients
- Se mettre en avant personnellement
- Répondre de façon médicale à des cas individuels
Quelle plateforme, quel ton, quels formats ?
- LinkedIn : Pour relayer une action collective, sensibiliser les pros ou partenaires
- Instagram / Facebook : Pour vulgariser auprès du grand public (carrousels, stories)
- TikTok / YouTube : Pour des formats vidéo courts, pédagogiques
- Twitter (X) : Pour réagir à l’actualité santé avec prudence et neutralité
Le ton à adopter : Accessible, jamais simpliste | Neutre, non anxiogène | Centré sur le public, pas sur vous
Exemples de formats simples et efficaces
- Q/R en carrousel : « Dois-je me faire vacciner si j’ai déjà eu la grippe ? »
- Vidéo courte : « Pourquoi faut-il prendre un traitement antibiotique jusqu’au bout ? »
- Relai de campagne : « Octobre Rose, pourquoi c’est encore utile ? »
- Affiche + QR code : à relayer sur votre site ou en salle d’attente
Le cadre éthique : ce qu’il faut respecter
- Pas de communication individuelle sur un praticien
- Pas de promesse, de “mise en concurrence”, ni de slogans
- Pas de réponse publique à des situations médicales personnelles
- Toujours citer ses sources (Santé publique France, HAS…)
Ce que ça change concrètement
Si on ne communique pas… | Si on communique bien… |
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Flou autour de votre mission | Clarification du rôle et des actions |
Informations erronées qui circulent | Messages fiables, rassurants |
Patients désorientés, sollicitations inutiles | Moins d’appels, plus de compréhension |
Impression d’opacité | Clarté et crédibilité renforcées |
5 bonnes pratiques à retenir
- Définir un objectif simple (ex : sensibiliser, relayer une campagne, répondre à une question)
- Choisir une plateforme adaptée à votre public
- Adopter un ton neutre et pédagogique
- Prioriser les contenus utiles, pas les contenus “jolis”
- Toujours relier le message à l’intérêt général
FAQ : Les questions des professionnels de santé
Puis-je avoir un compte pro ?
Oui, si vous respectez le cadre déontologique.
Dois-je me montrer ?
Non. Une voix, un visuel neutre, une infographie suffisent.
Puis-je répondre aux commentaires ?
Oui, mais jamais en donnant un avis médical personnalisé.
Et si je n’ai pas d’idée ?
Commencez par une campagne existante (ex : Semaine européenne de la vaccination) ou une question souvent posée en consultation.
3 actions à lancer dès maintenant
- Faire un rapide audit de vos supports actuels : avez-vous un compte actif, un site, un moyen de relayer vos messages ?
- Choisir un thème santé proche de votre pratique (ex : automédication, sommeil, douleurs chroniques) et le décliner en 1 ou 2 formats accessibles
- Définir votre cadre : à quelle fréquence, sur quel ton, pour quel public ? Et vous y tenir sans pression
Conclusion
Vous n’avez pas besoin d’être un influenceur, ni de publier chaque semaine, ni de montrer votre visage.
Mais si vous avez quelque chose à dire et c’est souvent le cas en prévention santé alors les réseaux peuvent devenir un relais efficace.
Pas pour exister. Mais pour mieux être compris.